Bob Morane T005 Panique dans le ciel by Vernes Henri

Auteur:Vernes, Henri [Vernes, Henri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 1954-01-27T08:18:59+00:00

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— Le coin m’a l’air drôlement désert, commandant, cria Ballantine dans le laryngophone, en désignant les collines crevassées. Drôlement désert et tourmenté. Si jamais un avion réussit à décoller d’un pareil terrain, c’est qu’il est piloté par le diable en personne…

— Notre engin à turbopropulseur et aux ailes en delta n’est pas piloté par le diable, répondit Bob, sinon je ne lui aurais guère échappé, et pourtant, il s’est envolé d’une de ces vallées encaissées que tu vois là-bas…

L’aube dorait le ciel. Seuls, vers l’ouest, quelques pans de nuit obscurcissaient encore l’horizon. À vitesse réduite, le Tunderjet patrouillait au-dessus du désert, là où devait passer le « Tonnerre ». Pourtant, celui-ci ne se montrait guère. Venant de dessus l’Océan, des nuages montaient en masses compactes.

— Filons vers Khormaksar, fit Bob, car si le « Tonnerre » entre dans ces nuages avant que nous l’ayons repéré, nous sommes fichus de ne jamais le découvrir.

L’appareil vira docilement, pointant son avant vers les nuages. Soudain, Bill tendit le bras et hurla :

— Là-bas, le « Tonnerre ».

C’était lui en effet. Il émergeait de derrière une masse cotonneuse. Son long fuselage, profilé comme le corps d’un requin, brillait d’un éclat vif dans la jeune lumière de l’aube. Ses ailes, ramenées en V vers l’arrière, supportaient les masses allongées des quatre réacteurs et, le long de la carlingue, la ligne des hublots marquait d’un pointillé régulier le métal flamboyant.

— On le suit ? demanda Bill.

— Nous sommes là pour ça, fit Bob. Tâchons cependant de ne pas trop nous faire remarquer… Moins l’on nous verra, mieux cela vaudra !

Profitant de l’écran naturel offert par les nuages, le Tunderjet se mit à suivre le « Tonnerre ». Parfois, celui-ci disparaissait derrière un groupe de cumulus, pour réapparaitre presque aussitôt. Rien ne semblait devoir troubler ce vol paisible à travers un ciel clément, jusqu’au moment où une troisième forme aérienne s’approcha du « Tonnerre ». C’était un appareil à réacteur et à double fuselage, arborant les cocardes britanniques.

— Un Vampire de la RAF, constata Ballantine. Il est sans doute en patrouille et vient jeter un coup d’œil. Le « Tonnerre » ne court aucun danger. Pour nous, c’est différent. Si la disparition du Tunderjet a été signalée et si le Vampire nous aperçoit, cela fera du vilain. Ce serait moche d’être descendu par l’un des nôtres, surtout que, décemment, nous ne pourrions même pas nous défendre…

Mais le patrouilleur n’aperçut pas le Tunderjet que, prudemment, Morane gardait à l’abri des nuages. Il se contenta de tournoyer autour du « Tonnerre », à la façon d’un oiseau curieux, puis il se lassa et disparut en direction de la mer.

Le Tunderjet, lui, continuait à suivre le « Tonnerre » quand soudain, une forme ailée se détacha du sol, grimpant en chandelle. Tout de suite, Morane reconnut les ailes en forme de triangle et l’empennage en croix.

— Cette fois, c’est notre rapace, dit-il, et il a réellement l’air d’en vouloir au « Tonnerre ».

L’avion delta s’était redressé et fondait en effet sur le gros appareil, prêt sans doute à lui décocher une salve meurtrière de ses fusées.

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